L’essor du cloud computing et la montée de l’externalisation informatique ont provoqué le développement des centres de données (de l’anglais « data center »). Indispensables au traitement et au stockage des données numériques, les centres de donnée correspondent à des lieux physiques ultra sécurisés, dans lesquels sont contenus les serveurs informatiques. Cela permet aux entreprises d’éviter la présence de serveurs au sein de leurs locaux, tout en bénéficiant d’une sécurité accrue et d’une excellente connectivité.
Alors que la taille de l’univers numérique double tous les quatre ans et que près de 2,5 milliards de Go de données créés chaque jour (LesEchos.fr), les centres de données sont une infrastructure plus que jamais essentielle. Comment choisir son centre de données ? Comment les data center sont-ils classifiés ?
La classification de l’Uptime Institute
Le choix d’un centre de données se doit d’être mûrement réfléchi, puisqu’il est généralement compliqué pour une entreprise de passer d’un prestataire à un autre sans subir une interruption de service. Pour cela, l’Uptime Institute, un groupement d’entreprises créé en 1993, a fondé une classification des data center comprenant 4 niveaux appelés « Tier ».
Depuis 2015, l’Uptime Institute est le seul organisme habilité à délivrer des certifications de data center. Il existe plusieurs autres organismes proposant des classifications de centres de données, tels que Syska Hennessy, TIA 942, ou encore BICSI 002, mais ces derniers n’offrent pas de certification.
La signification des 4 niveaux « Tier » des centres de données
L’objectif de cette certification est d’évaluer la qualité et la fiabilité des capacités d’hébergement d’un centre de données. Pour cela, l’Uptime Institute les classe en quatre niveaux, allant du Tier I au Tier IV, le Tier IV étant le niveau le plus élevé actuellement. Chaque niveau reprend les caractéristiques du niveau précédent, en y ajoutant des améliorations supplémentaires.
Tier I – Data Center Basique
Ce niveau correspondant à un centre de données composé d’une seule alimentation électrique, sans aucune redondance que ce soit pour l’infrastructure ou la climatisation. Ce type de data center dispose d’un taux de disponibilité de 99,671%, et nécessite au moins un arrêt annuel pour maintenance (en moyenne 28.8 heures d’interruption par an).
Tier II – Data Center avec Redondance
Il s’agit d’un centre de données doté de capacités de redondance pour sa production : cuves à fioul, groupes électrogènes, câbles BUS, onduleurs, production de froids. On note néanmoins que la distribution d’électricité et de froid n’est pas redondante. Le taux de disponibilité d’un data center de Tier II est de 99,741%, et on y compte en moyenne 22 heures d’interruption par an.
Tier III – Data Center avec Maintenabilité
Un centre de données de Tier III est maintenable sans arrêt de l’informatique, ce qui signifie que l’ensemble de ses composants sont redondants. Son taux de disponibilité est de 99,982%, et il subit en moyenne 1,6 heure d’interruption par an.
Tier IV – Data Center avec Tolérance aux pannes
Le Tier IV correspond à l’échelon le plus élevé de la classification de l’Uptime Institute. En plus d’une redondance complète de l’ensemble de ses composants et circuits de distribution, un centre de données de Tier IV dispose d’une réponse automatique aux pannes unique, d’un compartimentage coupe-feu, de fonctions « Continuous Cooling » et « Continuous Power », ce qui lui permet de continuer à fonctionner lors de pannes et d’incidents. Son taux de disponibilité est de 99,995%, et son fonctionnement est interrompu moins d’une heure par an en moyenne (0,8 heure).